DOSSIER PÉDAGOGIQUE
📚 Petite histoire du quatuor à cordes, conception des instruments, biographie d'Antonio Stradivari, spécificités et règles d'or de la musique de chambre mais aussi entretiens avec le compositeur Grégoire Hetzel, les luthiers François Ettori et Thibault Pailler et l'acteur et superviseur musical Daniel Garlitsky : retrouvez toutes les informations sur le film et son univers musical dans le dossier pédagogique à télécharger ci-dessous.
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ORGANISATION D'UNE SÉANCE POUR VOS ÉLÈVES
Pour mettre en place une projection du film pour vos élèves, il vous suffit de contacter le cinéma le plus proche de votre établissement. La direction du cinéma organisera la séance avec vous : le jour, l’horaire, le nombre d’élèves, le tarif scolaire appliqué. Tous les cinémas sont susceptibles d’accueillir des projections avec un tarif réduit de groupe scolaire. N’hésitez pas à vous rapprocher du référent « Culture » de votre établissement.
Un contact utile si besoin : [email protected]
NOTE D'INTENTION DE GRÉGORY MAGNE
Il y a quelques années, une amie violoncelliste me propose d’écouter le morceau qu’elle s’apprête à présenter pour entrer à l’Opéra de Paris. Dans cette salle de répétition du Conservatoire National, elle répète pour moi seul, la ligne de violoncelle d’une œuvre pour orchestre. Orphelin des autres instruments, ce violoncelle dévoile tous ces murmures que l’on n’entend ni en concert, ni en disque. Le frottement des crins de l’archet, le son des doigts sur la touche, la manière dont la caisse de résonance inspire, expire. Chaque geste raconte la rigueur et les heures de travail. Chaque note dévoile ce dont elle est la somme.
Avec le quatuor à cordes, cette mécanique et l’exigence de ces instruments, sont encore plus saisissantes. Chacun des musiciens entend et vit le morceau si différemment de ses partenaires que l’équilibre final semble tenir du miracle. Il demande à ses quatre interprètes des dispositions et une complicité loin de convenir à tous. C’est ce voyage que Les Musiciens propose aux spectateurs. Entrevoir tout le travail, toutes les concessions auxquelles la musique oblige ceux qui lui vouent leur existence. L’histoire d’une cordée mal assortie lancée à l’ascension de l’harmonie. Sur une voie semée de mésententes, incompatible avec les excès d’égo et les sautes d’humeur, ils finissent par découvrir, et le spectateur avec eux, un sommet dont ils savaient l’existence mais ne soupçonnaient pas la splendeur.
Mon film précédent, Les Parfums (2020) convoquait l’odorat, Les Musiciens se vit, lui, tant par le regard que par l’ouïe. Au-delà de la musique, le travail sur les points de vue sonores, les hors champs, les sons de la forêt, de la montagne, du manoir, éveillent l’oreille du spectateur pour créer une proximité particulière avec les personnages. Loin d’être des interludes pour mélomanes, les séquences de répétition se vivent comme des scènes de dialogues dans lesquelles les trajectoires individuelles et les rapports entres les personnages s’aiguisent et progressent. Pour ne faire qu’un, les musiciens doivent parvenir à accorder leurs talents et leurs émotions. Apprendre à se sentir, à se faire confiance. Détenteurs d’instruments conçus pour s’entendre parfaitement, ils n’ont d’autre choix que de s’accorder eux-mêmes. Ils sont telle une famille réunie par obligation, liés par la musique comme on l’est par le sang, avec autant de divergences sur la manière dont il faut jouer cette partition qu’il y a d’opinions contraires à une table de Noël.
Si la musique est la toile de fond du film, le véritable sujet est d’ailleurs celui de l’héritage. Celui que l’on reçoit, celui que l’on laisse. Astrid face à son père. Charlie face à son œuvre. Les musiciens face à ces Stradivarius mythiques. Et pour chacun une pression spécifique qui alimente les tensions dans une comédie douce-amère qui les montre triompher de leurs complexes, de leurs orgueils pour enfin assumer leurs legs. Peter, Lise, Apolline et George, les quatre virtuoses, sont interprétés par de vrais musiciens - parfois des comédiens pratiquant parfaitement l’instrument. Ils jouent réellement chaque partie musicale du film et sont ainsi à même, non seulement d’en comprendre les enjeux, mais de faire de la musique un élément d’intrigue. Raconter, même aux plus profanes, les intervalles qui séparent une interprétation parfaite d’une interprétation grandiose. Et pour nous accompagner enfin, la musique de Grégoire Hetzel qui compose le quatuor en Fa majeur de Charlie Beaumont.
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